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06/05/2015

Elections britanniques : les cris et les réalités

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Les titres vociférants de la presse pro-Cameron ne peuvent cacher les vrais résultats économiques du tout-libéral : 


 

« Sauvez notre bacon », hurle le Sun (toujours chic) ! Il tonitrue qu'en 48 heures M. Miliband ferait à la Grande-Bretagne le même sort qu'au sandwich figurant sur la photo... Sur un ton d'apocalypse, le Daily Mail proclame : « Au nom du bon sens, ne laissez pas un zélote de la lutte des classes [M. Miliband] et le SNP [les séparatistes écossais] détruire notre économie et notre nation* ! »... Quant au Daily Telegraph, il se contente d'annoncer qu'en cas de défaite (de M. Cameron), ce serait « Cauchemar à Downing Street »

A la veille des élections générales britanniques, la violence des titres de la presse de droite – des tabloïds aux journaux respectables – est inversement proportionnelle à l'incertitude des sondages en ce qui concerne les deux « grands » partis : conservateurs et travaillistes. 

Cette violence fait comme si l'idée d'une défaite de M. Cameron était indécente, parce que le bilan économique de ce dernier serait impeccable. « La plus forte croissance des grands pays occidentaux », proclame-t-il dans ses discours...

Or le bilan de M. Cameron n'a rien de probant. Etudier les pages intérieures de la presse économique londonienne donne une impression qui ne ressemble pas aux propos péremptoires de nos Parisiens « expatriés »à Londres, petits messieurs auprès desquels Zlatan passerait pour francophile. Résumé de la situation britannique réelle, par l'analyste financier Paul Jackson** :

« Est-ce que vous investiriez dans un pays émergent qui a un déficit de ses comptes courants de 6 %, dont la position extérieure se détériore rapidement, où la banque centrale a triplé la taille de son bilan en quelques mois, où le gouvernement, bien qu'il ait rempli les poches de ses supporters, ne semble pas capable d'éviter un brutal virage à gauche ou à droite, et où des dissensions politiques internes semblent probables après les prochaines élections ? Si la réponse est non, pourquoi investissez-vous au Royaume-Uni ? »

Le déficit des comptes courants britanniques atteint 6 % du PIB : l'argent prend la fuite. Le déficit budgétaire atteint 5,2% du PIB : le pays dépend de l'étranger. La dette nette publique et privée atteint 25 % du PIB : c'est plus que celle de la France... Les analystes londoniens eux-mêmes soulignent que cette hémorragie financière vient de « l'ouverture de l'économie britannique », célébrée en permanence par M. Cameron comme la réponse à tout. Ceci devrait inciter les journaux cameroniens à crier moins fort ; et nos jeunes expat' français, à baisser d'un ton dans leur francophobie à l'usage des beaux quartiers.

 

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* Encore faudrait-il que l'Ecosse soit la même « nation » que l'Angleterre : ce qui est historiquement inexact... (Et les « ScotNats » sont en pleine ascension dans les sondages).

** Paul Jackson, note de la société financière Source, mars 2015. 

 

Commentaires

U.K.

> Quand on sait que 10% du PIB britannique est réalisé par la City, les chiffres de croissance dont se targue Cameron n'ont aucun impact statistique sur la vie des gens...
En revanche pour les expat', du moins les plus jeunes, il ne faut pas non plus trop gonfler leur foi en la supériorité britannique, ils arrivent souvent en UK plus ou moins par hasard, et y restent, car dans le village global, ça n'est pas plus difficile que de rentrer au pays. Après, on se construit facilement un discours pour justifier ses choix de vie. Mais il n'y a pas forcément beaucoup de conviction derrière.
Quelques jours dans ce pays suffisent pour comprendre qu'il est dans un état social lamentable.
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Écrit par : perlapin / | 06/05/2015

CAMERON ET LE MARIAGE GAY

> Et vous oubliez de rappeler que ce grand héraut de l'ultra-libéralisme contre-les-méchants-marxistes-qui-nous-menacent est aussi celui qui a fait voter la dénaturation du mariage. Encore un signe que libéralisme et "nouvelles mœurs" sont les deux faces d'une même pièce diabolique.
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Écrit par : Thibaud / | 07/05/2015

HOLLANDE AU MARCHÉ

> Hollande faisant la leçon à Cameron dans la perspective d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : « Il y a le marché, qui nous appartient à tous ! », a déclaré le chef de l’Etat… avec un sourire en coin, qui semblait teinté d’ironie, depuis les Antilles.
Croit-il ce qu’il dit ? « Il y a le marché qui nous appartient à tous ! »… Une telle phrase mériterait un montage en boucle sur tous les tubes musicaux du moment, histoire de célébrer le virage ultralibéral des socialistes…
Mais au fond, que veut dire le président de la République ? Que le marché serait l’unique bien commun des nations d’Europe ? On l'avait compris… Mais, au-delà, ne brandit-il pas ici la menace d’une Union européenne exigeant du Royaume-Uni qu’il dédommage substantiellement l’Europe de son départ ? François Hollande estimerait-il que chaque citoyen européen serait fondé à exiger un dividende, un « pay out » pour le départ du cousin britannique ? Les amarres larguées, il n’y aurait plus de limites…* ?
« Il y a le marché, qui nous appartient à tous ! »
Cette déclaration laisse présager de joyeux moments de part et d’autre du « Channel ».

*Rappel. Le Traité de l’UE prévoit en son article 50 : « Tout État membre peut décider conformément à ses règles constitutionnelles de se retirer de l’Union. »
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Écrit par : Denis / | 09/05/2015

C'EST DU HOLLANDE

> Il y a le marché qui nous appartient à tous ?
Je ne comprends sans doute pas bien car j'avais l'impression qu'il y avait un marché auquel nous appartenions tous, quoique à des degrés divers d'esclavage, et ce quelle que soit notre nationalité et notre place sur cette planète.
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Écrit par : Bernadette / | 10/05/2015

HOLLANDE

> " Il y a le marché qui nous appartient à tous "
vaste pantalonnade ... !
La vérité (cachée pour l'instant mais qui ne le sera plus si TAFTA est signé) est :
" Nous appartenons tous au Marché ! "
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Écrit par : franz / | 10/05/2015

Les commentaires sont fermés.